Les Provençaux au firmament
Il était 388 pour la première édition plus du double l’année suivante. Dans les années 1960, le Critérium du Sud-Est Ricard – La Marseillaise écrit les premières pages d’une légende, dont les carreaux homériques et les surnoms improbables de ces joueurs d’un autre temps, résonnent encore dans les allées du parc Borély. Les Charly de Gémenos, Besse, Mascon, Arcolao marquent cette épreuve naissante de leur empreinte. Un Parisien vient toutefois enflammer le parc. Mais le talentueux Marceau, finaliste en 1969, n’est qu’une étoile filante annonçant le déclin de la domination « marseillaise ».
La tornade Marco Foyot
C’est un jeune « parigot », cheveux au vent, en plein service militaire au bataillon de Joinville, qui va mettre fin à l’hégémonie provençale de manière fracassante.
Bousculant tout sur son passage, accompagné de ses partenaires Authieu et Mélis, Jean-Marc Foyot signe un triplé (1974, 1975, 1976) historique sous les yeux médusés des Marseillais. A tout juste vingt ans, il en impose par sa stature, mais c’est surtout on talent qui met tout le monde d’accord. L’année d’après, les locaux avec François Bezza, Charles Simon et Pierre Brocca reprennent la main, mais le Mondial vient de changer de dimension.
La décennie Kokoyan
Ce n’est pas pour rien si le regretté Jean Kokoyan, métronome du point, a laissé son nom au challenge récompensant le meilleur pointeur de la finale de la finale.
« Le Sphinx » est définitivement entré dans l’histoire du Mondial la Marseillaise à pétanque en signant quatre victoires dans les années 80.
Deux doublés (1980-1981 puis 1983-1984) réalisés aux côtés de son ami Luchési qui, s’ajoutant à ses succès de 1968 et 1972, le laissent à une longueur de son grand rival, Albert Pisapia qui le coupera dans son élan en 1982 puis 1985, en ajoutanr deux nouvelles couronnes à son palmarès.
La 7e étoile de Pisapia
Les années 90 s’ouvrent sur un magnifique exploit resté à ce jour inégalé.
Albert Pisapia, ce meneur de bouchon hors pair, décroche sa 7e Marseillaise sur les plages du Prado, associé à Swartz et Moraldo. Vingt-cinq ans après sa première victoire « Bert » est toujours au sommet du palmarès de cette épreuve insaisissable.
Mais cette décennie est aussi celle de la découverte d’un autre champion hors normes : Philippe Quintais associé Joseph Farré et Jean-Luc Robert décroche en 1997, l’année de ses trente ans, sa première Marseillaise.
Les (t)Rois Philippe
Le nouveau millénaire voit régulièrement débarquer les plus grands joueurs nationaux de la planète pétanque.
Henri Lacroix, décroche sa première couronne, Marco Foyot sa sixième, mais ce sont les trois Philippe, Quintais, Suchaud et Pécoul, qui dominent les années 2000, en s’imposant à trois reprises à La Marseillaise.
Une épreuve qui se détourne en même temps de Passo, ce champion magnifique, battu trois fois en finale, en larme dans les bras de son ami Marco Foyot, il ne remportera jamais cette épreuve qu’il aimait tant…
Changement d’ère et d’aire
En 2014, pour la première fois, une équipe étrangère, atteint le dernier carré et se hisse en finale. Les Malaches Falimanantsoa, Rahaingoson et Randrianandrasano déjouent avec talent et simplicité tous les pièges de cette Marseillaise, et rappellent que ce concours tombera un jour, dans l’escarcelle d’un pays étranger ! Il y a pourtant fort à faire. Car sous l’impulsion de Dylan Rocher, Dubois, et Robineau qui marquent de leur empreinte cette décennie, une nouvelle génération prend possession de l’épreuve. Les Philispon, Savin, Malbec, Lamour, Ledantec, Perrin ou Lebourgeois reviennent régulièrement entourés de joueurs aux palmarès fournis comme Hureau, Radnic, Grandet, Sirot, Weibel, Loy.
Puccinelli dans l'histoire, Dubois et Quintais dans la légende
Cette nouvelle décennie démarre d’une bien étrange façon. Pandémie Covid oblige, l’édition 2020 est décalée à la fin août. 2656 seulement sont sur la ligne de départ. Elles seront 3840 l’année d’après alors que la planète n’en a pas fini avec l’épidémie. Les finales habituellement disputées dans le centre de Marseille, se jouent au Parc Borély, transformé en temple bouliste. Dans ce contexte particulier, c’est la triplette du Marseillais Jean-Michel Puccinelli formée avec Renaud et Montoro qui se montre la plus solide en réalisant un incroyable doublé. En 2022, pour l’édition anniversaire, c’est au tour d’Antoine Dubois d’écrire une nouvelle page de l’histoire du Mondial. Au terme de quatre jours maitrisés, le pointeur d’exception remporte avec son neveu Tyson Molinas et Ligan Doerr, sa 6e couronne, rejoignant Marco Foyot. Deux ans plus tard, Philippe Quintais qui ne l’avait plus emporté depuis 2009 remporte sa 5e, associé au fidèle Suchaud et à Jean-Claude Jouffre. Les trois succèdent à l’istréen Mickael Bonetto, accompagné de David Riviera et Mayron Baudino, sacrés en 2023.